Bulletin Paroissial 1804 du 25 décembre 2012
Avec NoëL, la foi se fait itinérance…
Une nouvelle fois, notre église est trop petite pour accueillir les fidèles. Un couple me disait il y a quelques années que « Noël sans la messe n’était pas Noël » ! Il aimait donc venir à la messe- la seule fois de l’année-dans la nuit de Noël.
On peut se demander pourquoi tant de monde alors que la France est désormais un pays déchristianisé. Je vois plusieurs raisons à cela. La première me semble être la mémoire collective de notre nation ensemencée dès le IIème siècle par l’Evangile et que Jean Paul II n’a pas hésité à interpeller lors de sa première venue chez nous : « France, fille aînée de l’Eglise, qu’as-tu fait de ton baptême ? ». La seconde me paraît plus existentielle : nos vies sont en effet questionnées, voire pour certaines, malmenées. Des gens sont en recherche et osent se dire dans la relation interpersonnelle, lorsque l’écoute se fait attentive et le regard bienveillant. Le prêtre que je suis devenu a bien conscience que son ministère ne se cantonne pas à la seule conduite de sa communauté. Il se réjouit de voir des personnes taper à la porte de l’Eglise habitées du désir qu’elles portent de connaître Dieu ou voulant libérer leur cœur d’un poids trop lourd à porter ou conscientes de leur éloignement des valeurs que la foi en Jésus-Christ véhicule.
« Aujourd’hui vous est né un Sauveur » ! Cette Bonne Nouvelle annoncée par les anges aux bergers dans la nuit froide de Bethléem s’adresse à chacun de nous. Mais, au fait de quoi ai-je besoin d’être sauvé ? Posons-nous vraiment la question et ayons l’humilité de déposer à la crèche non pas un quelconque superflu mais précisément le trésor de notre vie telle qu’elle est, sans détour. C’est toujours dans l’expérience de l’humilité que Dieu se donne à voir, à connaître et me dit : « Ne crains pas, aie confiance » !
La foi se fait itinérance. Marie et Joseph n’ont pas craint de prendre la route en quittant la Galilée pour se rendre à Bethléem et plus tard, à cause de la jalousie du roi Hérode, de fuir en Egypte et cela ne s’est pas fait sans question. Les bergers pauvres se sont réjouis à la voix des anges et se sont mis en marche eux aussi pour aller voir l’enfant. Plus tard, les mages, à la vue de l’étoile, se risqueront à prendre la route, habités par leur soif et leur désir de connaître l’enfant qui vient de naitre. Et toi, et moi, et nous, oserons-nous prendre la route, parfois inconfortable et cependant tellement vitale, pour l’aventure de la foi ?
Les églises sont pleines à Noël et je m’en réjouis ! Puisse ma joie grandir en découvrant que cet enfant « déposé dans une mangeoire » est aussi Celui qui nous appelle à sortir d’une foi parfois trop conventionnelle, voire même superficielle, pour une itinérance audacieuse avec Lui qui, trente ans plus tard, au cours de sa vie publique, se définira comme étant « le chemin, la vérité, la vie ». ( Jean 14, 6).
Bon et Joyeux Noël à vous et comme dit un psaume : « joie pour les cœurs qui cherchent Dieu »
Père Marc Hémar
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