La statue de Notre Dame
de la joie et la colombe...
1- Marie, une foi au souffle de l’Esprit
La statue de Notre Dame de la joie réalisée par le sculpteur Juan Carlos CARILLO, financée par les paroissiens de Ste Thérèse par le biais d’ une souscription et bénie au cours de la messe du 19 juin 2005, est désormais surmontée d’une colombe…
Tout d’abord, rappelons que Notre Dame de la joie incarne la femme « comblée de grâce » dont la foi est tout en mouvement. On aime la prier avec ce chant désormais bien connu : « La première en chemin, Marie tu nous entraînes à risquer notre vie aux imprévus de Dieu… ».
L’enfant Jésus, et nous avec lui, sommes heureux d’être accompagnés sur le chemin de la vie par une femme qui a mis toute sa confiance en Dieu(Luc 1,38).
Comme Abraham, le père des croyants, Marie est « juste par la foi » : elle « quitte son pays » ( Gn 12,1), c'est-à-dire ses sécurités, son confort, les projets personnels, pour aller, elle aussi, vers une destinée que Dieu lui indiquera tout au long de son chemin de foi. En cela Notre Dame de la joie est aussi Notre Dame de la foi : « Marie, Notre Dame de la foi, mère de tendresse et femme de confiance, conduis-nous pas à pas, avec patience, nous, tes enfants en quête d’espérance… (Prière à notre Dame de la Joie composée pour la bénédiction par le père Marc)
Marie est bien le modèle de tous les croyants, de ceux qui, dans le souffle de l’Esprit, se mettent en marche, en quête du Royaume de Dieu déjà là et cependant toujours à venir : « Ainsi donc, nous aussi, qui avons autour de nous une telle nuée de témoins… courrons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les regards sur celui qui est l’initiateur de la foi et qui la mène à son accomplissement, Jésus… » (Hébreux 12,1-2).
Pourquoi une colombe ?
Dans les récits de la genèse et ceux du baptême de Jésus, la colombe manifeste la présence et le don de l’Esprit Saint qui préside à la création et à la recréation (Gn 1 et 8,11) à l’œuvre du Salut inaugurée au baptême de Jésus (Luc 3,22).
Qui, plus que Marie s’est laissée féconder par l’Esprit, non seulement le jour de
l’annonciation quand l’ange lui dit : « L’Esprit saint viendra sur toi et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre »( Luc1,35), mais aussi lors de sa visite à sa cousine Elisabeth, au Temple avec le vieillard Siméon , tout au long de sa vie, et bien sûr le jour de la Pentecôte : « Tous unanimes étaient assidus à la prière, avec quelques femmes dont Marie la mère de Jésus… Tout à coup survint du ciel un bruit comme un violent coup de vent…Ils furent tous remplis de l’Esprit Saint » (Actes 1,14 ; 2,2.4).
Pourquoi cette colombe entre le Christ ressuscité et Notre Dame de la Joie ?
Elle relie la résurrection à la pentecôte. Par le don de l’Esprit, l’Eglise prend naissance et reçoit sa vocation missionnaire. L’Esprit la tourne vers le monde devenu « un grand champ à moissonner » pour annoncer la Bonne Nouvelle du Salut de Dieu réalisé dans la mort et la résurrection du Christ.
Marie, la « première en chemin », à la suite du Christ, fait route avec nous, elle nous « tient de ses deux mains » comme elle le fait pour son enfant et « nous entraîne à risquer notre vie » dans l’annonce de cette Bonne Nouvelle : il est ressuscité ! « Allez dire au monde entier les merveilles de Dieu ! »
Avec le chemin de croix imaginé par Roland IRROLA et conçu par Louis PARROT, chemin qui jusque là se terminait par la résurrection du Christ, la statue de Notre Dame de la joie et sa colombe exprime le temps de l’Eglise en marche dont Marie est le modèle : « Tout comme dans le ciel où elle est déjà glorifieé corps et âme, la Mère de Jésus représente et inaugure l’Eglise en son achèvement dans le siècle futur, de même sur cette terre, en attendant la venue du jour du Seigneur, elle brille déjà comme un signe d’espérance assurée et de consolation devant le peuple de Dieu en pèlerinage. » (Vatican II, Lumen Gentium).
Père Marc HEMAR.